Ça y est, c’est fait… Il ne reste plus qu’à attendre…
Entre les médecins qui redoutent les vagues épidémiques hawaïennes et le plaisir simple de retrouver ceux que l’on aime, nous avons fait des choix.
A en croire les médecins, auxquels il serait indécent de faire adosser le rôle de mauvais coucheurs ou de plombeurs d’atmosphère festive, nous sommes potentiellement irresponsables. Mais qu’en est-il d’une irresponsabilité qui se jouerait au millimètre près ?
Le virus ressemble à un avant-centre de foot dont le génie, tels certains animaux qui se fondent dans la diversité chromatique de la jungle, est de se faire tellement oublier qu’en redoublant ainsi d’inapparence, leur surgissement en devient plus puissant.
Que ceux qui seront malades dans quelques jours chassent de leur esprit cette idée absurde selon laquelle ils en seraient responsables. Il est presque humain, si symbolique, qu’Emmanuel Macron ait été déclaré positif, lui dont la fonction tutélaire est ramenée dans l’esprit de certains à une exemplarité que d’aucuns ne peuvent tenir.
Responsabilité, exemplarité, etc., tous ces mots font rire le virus d’une agilité saisissante. Masques, gestes barrièrés, hydro-alcoolisation permanente des mains dont la peau ne cesse de se flétrir : les gens font ce qu’ils peuvent depuis neuf mois.
Je forme le vœu simple que les médecins n’enchâssent plus dans leurs déclarations des termes aussi vagues et stigmatisants que « relâchement », « irresponsabilité », etc. Je forme le vœu que le président de la République remercie les Français pour tous les efforts qu’ils ont accomplis ces derniers mois pour éviter une plus grande catastrophe sanitaire. Je forme le vœu que les mots soient chargés d’une puissance lumineuse, qu’ils nous donnent justement envie de continuer à hydro-alcooliser notre quotidien.
A un type largué pour X raison, qui cherche à s’en sortir, tous les progrès, même les plus minimes, doivent être salués comme des pas de géant. Parce que ce qui apparaîtra comme secondaire pour d’autres aura pour lui la saveur de la réappropriation de la maîtrise de soi, d’un conatus éclairé, conscient des obstacles, de la possibilité d’en surmonter quelques-uns, par pour les autres, pour le plaisir de les montrer, mais pour se sentir bien.
Et se sentir bien, pour soi, c’est se sentir mieux avec les autres. Médecins, M. Macron, saluez donc les millimètres gagnés et détournez-vous d’un ton de déploration. Pour la déploration, on a ce qu’il faut avec les chaînes d’infos en flux continu. Pour l’optimisme, le créneau reste à occuper.
(Photo Pixabay).