Qu’est-ce qu’un bon débat ? Comment sortir de la tradition du débat à la papa dormitif ? Comment faire de vos débats des évènements fondateurs ? Comment marquer les esprits ? Comment éviter de trop bousculer les habitudes ? Animateur et modérateur de débats depuis plusieurs années, je vous livre quelques clés.
- Soigner l’accroche. De plus en plus de cadres et de dirigeants, dans les trois fonctions publiques comme dans le privé, sont sollicités pour participer à des évènements. Certains sont incontournables, comme le Salon des Maires à Paris. D’autres doivent se créer une place. Il est donc nécessaire de bien réfléchir en amont au contenu de la manifestation et surtout à sa mise en valeur. La tendance actuelle pousse à l’interpellation. « Crise climatique, vraiment ? », « Pourquoi la fonction publique ne fait pas rêver », « Le ZAN est-il inapplicable ? ». Il reste ensuite à ce que le contenu soit à la hauteur des attentes suscitées par un intitulé prometteur.
- Dézoomer en recourant à un spécialiste. Faire appel à un spécialiste permet de prendre de la hauteur. Un évènement ne doit pas être un Comex où l’on aborde en grand les petits soucis quotidiens de la collectivité ou de l’entreprise. Une petite demi-heure d’une conférence offre une respiration intellectuelle et permet aux intervenants qui suivent de se lâcher un peu plus, de s’appuyer sur les propos du conférencier pour donner plus de mordant à leurs interventions.
- Une heure, pas plus… Avec 4 intervenants, grand maximum, et dix minutes de questions dans la salle. Préférer trois tables rondes d’une heure chacune dans la journée à une seule de trois heures.
- Ouvrir les tables rondes aux agents, aux utilisateurs, aux syndicats… L’élargissement du spectre est une manière de mettre en œuvre la fameuse transversalité dont tout le monde se réclame sans pour autant la mettre en œuvre. Eviter l’entre-soi, en quelque sorte.
- Recourir à des mini-sondages. Manière marrante de tester le ressenti du public, dans les limites de l’exercice, via les téléphones portables. De nombreuses applications proposent ce type de service.
- Préparation en amont pour le journaliste animateur des débats. Lui laisser le champ libre pour qu’il puisse rendre le débat passionnant. Personnellement, je livre aux organisateurs quelques jours avant la manifestation la manière dont j’envisage de mener les débats. C’est capital, pour une relation de confiance et pour bien vérifier que tous les sujets seront bien abordés.
- Bannir à jamais les power-point. C’est un débat, pas un conseil d’administration.
- Prévoir des synthèses rapidement derrière. Un débat, une table ronde sont souvent présentés comme les points de départ d’une démarche de concertation. Montrer que c’est le cas en faisant parvenir aux participants une synthèse de ce qui s’est dit, en ouvrant à d’autres échanges.
(Photo Pixabay)